La République du Congo qui est encore appelée le Congo-Brazzaville est un pays situé en Afrique Centrale. Membre de la CEMAC depuis la création de cette dernière en 1997, le pays cherche encore à nouer des relations économiques solides avec ses voisins. Emile Ouosso Ministre présente l’état des lieux de l’économie congolaise ainsi que des relations commerciales avec ses pays limitrophes.
Une économie trop dépendante du pétrol selon Emile Ouosso Ministre
À l’instar de nombreux pays producteurs et exportateurs de pétrole, le Congo-Brazzaville n’a pas été épargné par la crise économique de 2014, indique Emile Ouosso Ministre. Cette dernière a plombé son économie pendant quatre ans consécutifs. Ce n’est qu’en 2018 que la croissance du pays retrouve une valeur positive après deux ans de croissance négative.
Pour se sortir de cette mauvaise passe, le Congo a pu compter sur une augmentation de sa capacité de production ainsi que sur une hausse du prix du baril de brut. Ce retour à la croissance vient néanmoins une fois de plus démontrer la vulnérabilité de l’économie congolaise face aux fluctuations du cours du pétrole brut.
Dans la même période, les secteurs non pétroliers du pays ont continué à enregistrer une baisse importante de leur chiffre d’affaires. Il s’agit notamment du secteur des bâtiments, des transports et des télécommunications. Cette disparité en matière de croissance entre les différents secteurs de l’économie congolaise s’explique par la nature même des échanges commerciaux.
Le pays exporte l’essentiel de son pétrole brut hors du Congo et d’Afrique Centrale, généralement vers les pays émergents. Cependant, les autres secteurs échangent énormément avec les états voisins du pays.
Des échanges commerciaux avec les voisins à majorité informels
Comme de nombreux pays africains, les relations commerciales entre le Congo-Brazzaville et ses voisins sont très limitées. Ces dernières se limitent généralement à l’exportation de produits pétroliers. D’ailleurs, l’Afrique Centrale à laquelle appartient le pays est l’une des régions les moins intégrées du monde selon les statistiques de la Banque Mondiale.
Ce problème d’intégration a une répercussion immédiate sur le taux de commerce entre les différents pays de la zone. Toutefois, ces chiffres ne tiennent généralement pas compte du marché de l’informel qui est très développé. En effet, la population congolaise a su, au fil des crises économiques et des conflits qui ont émaillé la région, développer des circuits de commerces en parallèle aux circuits officiels.
Ces canaux permettent de faire transiter de nombreux produits vers des pays comme l’Angola, le Gabon, le Cameroun, la Centrafrique et la RDC. En dehors des produits issus de l’exploitation minière, des produits manufacturés provenant d’Asie ou d’Europe alimentent souvent le marché de l’informel.
Le cas le plus édifiant est celui de l’exportation de tissus asiatiques vers la RDC à travers l’Oubangui, un affluent du fleuve Congo. Ce système d’échange avec les voisins représente un gros manque à gagner pour l’État congolais. Emile Ouosso Ministre explique que ce dernier ne peut pas percevoir de taxe sur les produits importés ou exportés clandestinement.
L’intensification des échanges commerciaux, un enjeu de diversification
Selon Emile Ouosso, le gouvernement de la république du Congo, conscient de la vulnérabilité de son économie, a mandaté la Banque Mondiale pour faire une étude sur les possibilités de diversification de l’économie du pays. Les recommandations de l’institution tournent essentiellement autour de l’augmentation du volume d’échange avec les pays limitrophes.
Ainsi, en plus du port autonome de Brazzaville qui doit être amélioré, les travaux ont identifié quatre corridors devant doper le commerce avec les pays voisins. Il s’agit :
- du corridor Ouesso-Souanké au nord qui relie le pays au Cameroun ;
- du corridor situé à la frontière avec l’enclave angolaise du Cabinda au sud ;
- de Lékéti-Boundji-Ewo à l’ouest qui relie le pays au Gabon ;
- du corridor situé le long de la frontière avec la RDC à l’est.
Par ailleurs, l’étude réalisée par la Banque Mondiale a également mis en avant les problèmes qui freinent l’intégration économique de pays. Il s’agit notamment du manque d’informations sur les échanges commerciaux réels avec les pays voisins, du manque de structuration du secteur du transport ainsi que les problèmes douaniers.